Hal n'a qu'un seul vrai souhait dans la vie : posséder un chien. Malheureusement, ses parents très bourgeois et guindés refusent tout net : trop salissant, trop dérangeant lorsque l'on vit dans une maison richement meublée de tapis précieux. Pourtant, à l’occasion de l’anniversaire du garçonnet, son père décide de céder à sa demande. Fou de joie, Hal part ainsi choisir un chien à l’agence « Chiens pour tous » et il tombe sous le charme de Flocon, un bâtard que ses propriétaires peu scrupuleux font passer pour un animal issu d’une nouvelle race : le tottenham-terrier. Les jours que les deux amis passent ensemble s’avèrent inoubliables mais Hal ne se doute pas que Flocon a été loué par ses parents pour un week-end seulement. Quand il s’aperçoit de la supercherie, désespéré, il décide de le kidnapper et de s’enfuir pour rejoindre ses grands-parents au bord de la mer. Le jour de sa fugue, il croise Pippa, la sœur de la soigneuse des chiens. La fillette, sensible au désespoir des chiens de l’agence, qui sont honteusement exploités par les propriétaires, ouvre les cages et s’enfuit avec tous les animaux à la suite de Hal. La petite troupe va ainsi cohabiter et effectuer le chemin ensemble. Et la cavale s’avère dangereuse et périlleuse mais riche de rencontres déterminantes puisque sur la route chaque chien trouvera finalement son maître parfait. Après la peur causée par la disparition de leur fils, les parents de Hal finiront par comprendre et accepter le désir de leur fils de garder « un chien pour toujours ». Par l’intermédiaire d’un sujet animalier assez typique des livres pour enfants, Eva Ibbotson se moque gentiment, mais sans aucune concession, du snobisme bourgeois. Excessivement savoureux sont, en la matière, les passages concernant Albina et ses copines « les trois G » (Glenda, Géraldine et Gloria) dignes des personnages de Roald Dahl. Elle dénonce les maltraitances faites aux animaux, des animaux qui ont droit au respect. Elle aborde le principe du respect de toute forme de vie grâce à son personnage canin, Li-Chee le pékinois, gardien des temples bouddhistes. Chacun des chiens de cette aventure (Flocon, Otto, Prâline, Li-Chee, Honey, la Reine Tilly) a droit à un beau portrait et à une belle histoire pleine d’espoir. Un roman dans la plus pure tradition de la littérature enfantine anglo-saxonne, les illustrations au trait de Sharon Rentta rappelant par ailleurs le travail d’un Garth Williams (Stuart Litlle, Charlotte’s Web…). Tout concourt donc à faire d’Un chien pour toujours, le dernier roman écrit par Eva Ibbotson avant son décès, un futur grand classique.

Un chien pour toujours (One dog and his boy), Eva Ibbotson, traduit de l’anglais par Diane Ménard, illustrations par Sharon Rentta, couverture illustrée par Camille Jourdy, Gallimard jeunesse, 2012

Encore des toutous

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