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7 mai 2012

Initials T.T.

MaTataThereseTata Thérèse a déjà eu son heure de gloire sur de nombreux blogs de lecteurs mais je la trouve tellement fabuleuse que j'ai moi aussi envie de lui dresser une petite stèle numérique. Dès la couverture, où on la voit entourée d'animaux parfois insolites, on sait que l'on va l'adorer. Fabrice Nicolino prévient le lecteur d'entrée, sa tante paraît tellement farfelue que l'on peut la croire inventée. Et pourtant, tout est vrai...ou presque. Ma tata Thérèse, sorte de Brigitte Bardot anti-glamour (le port du dentier ça casse tout sex-appeal), personnage populaire s'il en est, vivait dans une cité HLM parisienne près de la rue Mouffetard (les amateurs de livres pour enfants reconnaîtront le nom de cette rue squattée par une sorcière célèbre) dans un minuscule appartement au sein d'une tribu animale véritablement étonnante. L'auteur nous restitue ainsi ses souvenirs d'enfance avec une gourmandise évidente et contagieuse. En effet, l'enfant qu'il fut garde en mémoire des moments incroyables passés en compagnie de cette dame aussi dingue que géniale. Chez ma tata Thérèse, certaines règles étaient de mise : pour aller au petit coin par exemple, il fallait faire attention à bien refermer la porte car un faisan de 90 cm y vivait comme un roi en son royaume, à l'abri des prédateurs félins hébergés par la dame. Il ne fallait pas non plus avoir peur de côtoyer des animaux un peu exotiques dirons-nous, tels des fennecs ou des singes. Elle se transformait souvent en pasionaria de la cause animale n'hésitant pas à braver la loi pour sauver des pigeons ou à affronter des bouchers, couteaux à la main, prêts à saigner un innocent et virginal agneau. Et imaginez-vous vivre avec un mouton dans un appartement...tout un programme. Ce qui est sûr c'est que le petit Fabrice et son frère Régis ne se sont jamais ennuyés à son contact, ni à celui de sa faune. Nous-mêmes en refermant ce livre, on sait que désormais tata Thérèse, la magicienne, fait définitivement partie de notre famille de coeur.

L'association de la verve et de la candeur de l'auteur aux dessins de Catherine Meurisse croqués avec une tendresse généreuse donne irrésistiblement à penser au célèbre duo Goscinny/Sempé. D'ailleurs, le Petit Nicolas a commencé sa carrière de papier à l'époque même des souvenirs évoqués par Fabrice Nicolino dans son récit. Ce n'est sûrement pas un hasard...

Ma tata Thérèse, Fabrice Nicolino, ill. de Catherine Meurisse, Sarbacane, 2012.

(Ill. de couv. : cop. Sarbacane)

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