Une identité graphique légère et vitaminée

Pour un jeune éditeur, il est crucial de se créer une visibilité au sein d'une production concurrentielle pléthorique et bien établie. Différentes possibilités s'offrent à lui : se faire connaître auprès des médias (presse, radios, blogs...) et des prescripteurs (libraires, bibliothécaires, parents, milieu scolaire...), se démarquer par une ligne éditoriale originale, innovante, à contre-courant ou éditer des livres qui se distinguent par leur présentation, leur fabrication (couleurs, formats, matériaux...). En matière d'originalité, les éditions Hélium n'ont pas démérité puisqu'en 2009 pour annoncer la parution de Oups!, l'album de Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet, elles avaient envoyé aux libraires un savon rose et une carte illustrée. C'était, je trouve, une initiative promotionnelle vraiment sympathique et intelligente car ce fameux savon se trouve être un des personnages essentiels de Oups!. Et comme on ne reçoit évidemment pas souvent des savons par la poste, cela marque les esprits.

Depuis, l'éditeur s'est créé une bonne cote de popularité avec une production essentiellement tournée vers les albums. Son catalogue de romans peu étoffé, pour l'instant, se distingue par sa qualité littéraire et son identité graphique très colorée qui se détache facilement au milieu des autres livres. Alors que la plupart des éditeurs de romans pour adolescents et pré-ados utilisent des photos pour leur couverture - la photo étant censée renvoyer une image moins enfantine -, Hélium n'hésite pas à agrémenter ses couvertures d'illustrations au look un peu rétro. Et l'effet me semble vraiment réussi. Rassemblés sur une étagère de librairie ou de bibliothèque, on les repère tout de suite, de dos ou de face, individuellement et en tant que collection. Les illustrations sont confiées à des artistes différents (Séverin Millet, Amélie Fontaine, Gérard Lo Monaco) mais la conception graphique réalisée par Les Associés réunis unifie l'ensemble.

Et pour couronner le tout, ces romans font partie des coups de coeur de ces deux dernières années. Une mention spéciale pour la série du Worldshaker véritablement enthousiasmante, avec de beaux personnages, drôles, attachants ou pathétiques, un univers fictionnel cohérent et bien campé, des rebondissements haletants, bref, de vrais bons ingrédients de lecture addictive.

On attend maintenant de voir l'évolution de cette collection de romans français et étrangers prometteuse car le marché de la fiction ados s'il est dynamique n'en demeure pas moins concurrentiel (et souvent très formaté).

Sur le web :

• Une interview de Sophie Giraud, la directrice éditoriale sur Ricochet
• Le site des éditions Hélium
  

Le Worldshaker, Richard Harland, trad. de Valérie Le Plouhinec, Hélium, mars 2010 : " Le premier roman pour ados d'Hélium / Un roman steampunk haletant sur lequel souffle le vent du premier amour" L'avis de Chez Claire et de Ricochet

Rien de plus précieux que le repos, Yamina Benahmed Daho, Hélium, janvier 2011 : "Un premier roman sur l'esclavage et la formation du collectif. une fable lumineuse et puissante sur la liberté". Les avis de Télérama et de La Soupe de l'espace.

Le Libérator, Richard Harland, trad. de Valérie Le Plouhinec, Hélium, avril 2011 : " La suite du Worldshaker / Riff et Col dans les tourments de la révolution" Les avis de Fantasia et de La Joie par les livres.

Dear George Clooney, Tu veux pas épouser ma mère?, Susin Nielsen, trad. de Valérie Le Plouhinec, Hélium, septembre 2011 : "Violette a une mère qui ne sort qu'avec des losers depuis son divorce. Violette n'en peut plus, mais sa mère a désespérément envie de refaire sa vie et continue à accepter de nouveaux rendez-vous." Les avis de Cathulu et de Fantasia

Une tribu dans la nuit, Glenda Millard, trad. de Valérie Le Plouhinec, Hélium, octobre 2011 : "Skip est un adolescent solitaire et artiste. Ballotté d'une famille d'accueil à une autre, il fugue dans la rue jusqu'à ce que Billy, un vieux SDF, l'accepte à ses côtés. Mais la guerre éclate : lorsque la ville est bombardée, Skip et Billy tombent sur Max, un petit garçon désemparé, seul dans les décombres." Les avis de Citrouille et de la librairie M'Lire.

(Ill. de couverture : copyright Hélium)